UNE SAISON EN ENFER - Du 18 septembre au 24 octobre 2010
Avec Vanessa Fanuele, Gwenaël Billaud, Julie Dalmon de Saint Gast, SR LABO et Ilona Tikvicki

UNE SAISON EN ENFER réunit une sélection internationale de films courts, une exposition et des événements associés.

Dans le film Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard, UNE SAISON EN ENFER s’affiche comme un slogan.
L’amour, la mort, la politique et la poésie sont les axes de Jean-Luc Godard et les fondements de cette exposition aux salaisons.
Les œuvres présentées travaillent là où les plaies sont profondes et les fantasmes récurrents.

Soheila Golestani, Pop Grafica, Vanessa Santullo, Laïa solé & Gloria Safont-Tria, Roland Fuhramn, Milica Rakic, Alexine Chanel, Stephen Gunning, Y Liver.
Les films sélectionnés font référence aux identités exacerbées des communautés : familiales, sociales, culturelles, nationales…

Gwenaël Billaud a effectué un wall drawing et présente trois peintures sur toile.
Il met en exergue sur un même plan des serials killer, des mannequins, des pops stars, des dictateurs qu’il relie par des messages.
Gwenaël Billaud questionne les icônes médiatiques, il incruste autour de leurs silhouettes des têtes de mort,
des affreux de séries américaines se joignent à cette cosmogonie personnelle qui rappelle les rites initiatiques de certains jeunes adultes. L’accident mortel rôde toujours autour de ces vies excessives.
G Billaud travaille sur l’excès, le dépassement des limites dans un espace où se côtoient la séduction, la starification et la mort.

Vanessa Fanuele élabore une peinture sensorielle, tribale et raffinée. Ses peintures se parent parfois d’objets hétéroclites comme des perles, des ailes brûlées.
C’est une oeuvre qui rappelle l’acte initial, la gestaltung propre à chacun. Le geste sur le dessin, comme l’écriture, renvoi au mode de fonctionnement interne, à la Nature, au Monde, au Cosmos.
C’est une écographie picturale qui relève les mécanismes qui se jouent à plusieurs niveaux et évoque un feu intérieur au dessin lui-même. C’est une peinture poétique, mais cancérigène, une éclosion en latence :
« l’Imminence d’une révélation qui ne se fait pas » (Borges).

SR LABO travaille sur ce qui peut lier la science à l’art, sur la recherche médicale.
SR LABO utilise le plus souvent la cire comme substitut de l’être humain. Le moulage en cire représente le corps figé dans une expression éternelle, il défie le temps et produit l’image parfaite d’un être au-delà de son existence.
Les personnages de SR LABO sont à l’échelle humaine, ils sont l’expression d’une certaine cartographie américaine liée aux cartoons, à la fiction. L’échelle 1 les humanise, les rends plus vivants que s’ils existaient vraiment.
Ces personnages forment un conciliabule et s’exhibent pour le visiteur, ils sont placés sur ce qui pourrait être des socles réservés aux lions dans une forme de domptage où le public (audible) applaudie leurs excès.
Ce sont des êtres marqués, des pitres dont les blessures amusent la galerie.

Julie Dalmon de Saint Gast travaille sur la perfectibilité des aliments et des éléments. C’est une critique des modes de production actuelle où toutes les variétés de fruits, de légumes sont calibrées dans l’idée d’une perfection totale.
Ce qui apparaît alors comme un produit idéal n’est en fait qu’un calibrage excessif qui défie les lois de la Nature où il est rare de trouver des aliments parfaits.
Poussés à l’excès, produits en serres, ces aliments esthétisés perdent leur goût initial, leur fonction gustative et deviennent de purs objets du regard.
À l’instar de ces aliments, le robinet de l’évier se retourne sur lui-même, les cuillères et les casseroles sont parées, elles scintillent et brillent de tous leurs feux mais restes improductives, inutilisables.

Ilona Tikvicki effeuille l’histoire familiale et ses héritages. Elle sonde les origines psycho-sociologiques de la sphère privée.
C’est une recherche sur la fragmentation du souvenir, les images récurrentes et la mémoire du corps qui s’exprime dans un champ lexical et visuel polyphonique où l’autre est toujours présent dans un rapport au même ou à l’étrange.
Dans ce projet aux Salaisons, on trouve à l’angle de la pièce, un cadre vide et derrière ce vide, la photographie d’un enfant où l’artiste a rajouté aux coins de la bouche des morceaux de peau.
Au sol, un cadre bancal, la bouche du personnage a été remplacée par un vagin béant.
Au -dessus la horde familiale, les sauvages avec leurs liens qui débordent du cadre.
C’est un espace forclos qui domine la scène.
De ce qui reste, au centre de la pièce, c’est une table instable avec en son centre une tige en métal autour duquel irradie tous les éléments. C’est le point névralgique qui fait front et opère un questionnement, une mise à distance de ces héritages.